Le Festival de la BD francophone de Québec est de retour!

lundi, avril 4th, 2011

Encore une fois cette année le Festival de la BD francophone de Québec nous offre une programmation complète qui nous propose diverses activités toutes plus intéressantes les unes que les autres. Elles se dérouleront du 13 au 17 avril dans différents lieux culturels de Québec, dont le Salon International du livre de Québec. Animations jeunesse, rencontres d’auteurs, tables rondes et dessins en direct, les visiteurs auront l’embarras du choix parmi tout ce qui est proposé au Café-rencontre BD et à l’Atelier BD.

L’équipe de Front Froid, qui a pour but de faire la promotion de la BD québécoise, vous rencontrera avec ses meilleurs collaborateurs lors d’un brunch au Cercle. Les auteurs au menu : Julien Paré-Sorel, Miguel Bouchard, Michel Falardeau, Hicham Absa et Jeik Dion !

Un lancement triple pour Le Front, Collectif9 et Première Ligne!

lundi, avril 12th, 2010


C’est le 19 avril à 20 h au Bar le Cheval Blanc de Montréal que se déroulera un événement démontrant bien que la bande dessinée fait son petit bout de chemin au Québec. Trois acteurs de la bande dessinée montréalaise font preuve de collégialité en se regroupant pour nous présenter une soirée bien remplie. Au programme; le lancement du troisième numéro du collectif le Front par Front Froid, le lancement de la toute dernière revue de BD émergente C9 no 2 et pour conclure, Marc Tessier fera son lancement montréalais de son nouveau livre À la brunante sur une plage d’agates, publié par Studio Coopératif Premières Lignes, dans la collection Souche. Il y aura sans doute quelques belles dédicaces à obtenir des auteurs présents. Ça promet.

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Le regards des autre en version en numérique!!

mercredi, avril 7th, 2010

Depuis quelques semaines, l’album Le regard des autres de Martin Balcer est en vente en format numérique pour la modique somme de 3,99 €. C’est un petit montant comparativement à celui qu’il faut débourser pour l’album papier. Je vous conseille donc fortement de vous le procurer en format numérique. En plus de sauver de la mort quelques arbres, vous aurez accès au contenu instantanément. Les versions pour iPhone, Android, BlackBerry et bien sûr pour votre écran d’ordinateur sont disponibles. Pour ceux qui n’ont pas encore tâté de la bande dessinée numérique, c’est un bon commencement. [Cliquez pour consulter le site d’achat] [Cliquez pour consulter la critique de cet album]

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Le collectif Québécois Le Front (2 de 3)

mardi, avril 6th, 2010

[Première partie] [Deuxième partie][Troisième partie]

Le deuxième tome de la série Le Front nous présente lui aussi cinq histoires. Heureusement, en comparaison avec le premier tome, les éditeurs ont corrigé le tir et travaillé la qualité de l’impression. Nous pouvons voir les dessins cette fois-ci. C’est une des qualités importantes pour une bande dessinée. Ils gagnent de l’expérience d’un numéro à l’autre, tout comme les artistes qui y participent.

Kandahar P.Q. par Hicham Absa et Guillaume Boucher

Je ne sais pas si vous vous en souvenez, mais je vous ai déjà parlé de Hicham lorsqu’il a publié la nouvelle L’ennemi secret dans le collectif Histoire d’hiver. Pour consulter l’article. Celle dont je m’apprête à vous parler a été publiée plus tôt dans l’année par rapport à celle de chez Glénat Québec, mais le thème est semblable. L’histoire, qui nous parle de nouveau de la guerre, est une collaboration avec le scénariste Guillaume Boucher.

Les auteurs se sont inspirés d’un sujet de l’actualité. En effet, les soldats canadiens revenant du front rapportent souvent des syndromes post-traumatiques dus au stress intense que leur fait subir la guerre. Le scénario est dynamique et sa construction est plutôt originale. Il nous envoie constamment d’un pays à l’autre et finit par confondre les actions de l’un et de l’autre. Nous pourrions qualifier ce scénario de schizophrénique. J’ai trouvé que les illustrations étaient un peu drabes sans être pour autant mal exécutées. Elles sont plus du courant réaliste que caricatural de la bande dessinée. C’est un style difficile à bien maîtriser, car nous pouvons facilement comparer avec la réalité. Hicham montre beaucoup de talent, mais nous sentons qu’il sera meilleur de projet en projet. C’est un jeune artiste prometteur.

Mademoiselle de Lydie par Yvon Roy et Marc Dorais

Mademoiselle de Lydie est une histoire racontant la disparition d’Edward Matis et des tentatives de son ami pour connaître ce qui lui est arrivé. L’action se déroule au dix-huitième siècle. La construction du texte est parfaite. La chute est géniale et à moins d’être amateurs de mythologie, nous ne devinons pas ce qui se passera avant la toute dernière page. Le travail d’illustration dans un genre classique est très bien exécuté. Roy joue avec les noirs et les textures pour donner de la profondeur aux cases. Sans être révolutionnaire, c’est une bande dessinée travaillée et de bonne qualité.

Peine de mort par Olivier Carpentier et Gautier Langevin

C’est une nouvelle magnifiquement construite que nous offrent ici Olivier et Gautier. Se déroulant sur douze pages, l’histoire que nous découvrons est celle du père Sullivan et de sa femme, mais surtout le récit de leur duel momentanément interrompu par un mariage qui donna naissance à leur fils. Le travail d’illustration est tout simplement génial. L’esthétique des personnages nous fait légèrement penser à celui du groupe de musique Gorilaz. Les pages sont très belles et remplies de détails et de nuances. Les personnages sont beaux, les décors sont beaux; tout est beau. À quand un album complet pour Olivier Carpentier? Il a d’ailleurs aussi participé au premier tome de Front Froid. L’article.

Plan de contingence par Louis-Philippe Bastien et Minh Nguyen

Ce récit philosophique raconte brillamment le combat entre deux êtres surnaturels. Le premier peut devenir invisible et le second peut voir l’avenir avec un délai de trente secondes. Tout au long du combat, une réflexion philosophique portant sur le déterminisme se déroule dans la tête d’un des personnages. Il aurait été facile de se perdre dans les détails trop techniques. Mais non. Le propos reste clair et ne nous fait décrocher aucunement de l’histoire.

Les illustrations sont bien réussies. On sent une pointe d’inspiration du monde du manga. Les traits des personnages ainsi que les super pouvoirs qui leur sont attribués dans le récit sont familiers pour ce genre. Nous n’aurions pas tout faux de dire que c’est du Manga à l’américaine. Les cases sont remplies d’actions. Les corps sont toujours dessinés en mouvement ce qui les rend vivantes. Mais il manque un petit quelque chose et je n’arrive pas à mettre le doigt dessus. J’ai hâte de découvrir ce qu’ils auront à nous proposer dans leurs prochains projets.

Tous mes amis sont morts avant le temps par Jeik Dion

La participation de Jeik dans le premier numéro du collectif Le Front avait été malmenée par une impression plutôt ordinaire. Nous mettrons la faute sur le dos du manque d’expérience. Mais là, trop génial! C’est mon coup de coeur de ce numéro. Cette histoire est complètement trash et disjonctée. Les nombre exagérées ux personnages sont tous plus invraisemblables les uns que les autres. Nous rentrons directement dans l’imagination débridée de Jeik Dion. C’est totalement éclaté. L’histoire va dans tous les sens, mais au fil des pages une histoire secondaire se dessine et l’on comprend tout à la dernière scène.

C’est une très belle bande dessinée. Les dessins sont d’un genre pratiquement propre à l’auteur et il est peu exploité. Les cases sont croches et débordent, les traits sont larges et les expressions sont. Ça donne une saveur particulière aux pages. On pourrait faire un rapprochement entre le coup de crayon de Jeik et de Zilon. Bref, c’est un style un peu difficile à définir, mais très spectaculaire. C’est une explosion d’idées qui vous arrive en plein visage toutes en même temps.

En terminant, j’aimerais remercier les bénévoles de chez Front Froid pour toute l’énergie qu’ils déploient pour publier ces ouvrages. Les jeunes auteurs ont en effet très peu de tribunes au Québec pour s’exprimer par leur plume. Continuer votre très bon travail.

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23e Festival de la bande dessinée francophone de Québec, une programmation bien étoffée.

mardi, mars 30th, 2010

Pour les néophytes, l’existence d’un festival de la bande dessinée au Québec est une ineptie. Pourtant, il existe bien un festival de la bande dessinée et non seulement il se déroule au Québec, mais à Québec. Ils en sont à leur vingt-troisième édition. C’est du 7 au 11 avril 2010.

Le festival s’étend dans toute la ville sur sept différents sites où s’y déploiera la programmation. Cette dernière est impressionnante avec ses expositions, ses rencontres avec des artistes à l’oeuvre, ses tables rondes, ses animations, ses lancements, sa classe de maître et j’en passe. Il est intéressant à noter que des projections de dessins animés touchants de près ou de loin prêts au domaine seront présentées au Musée de la civilisation dans le cadre de l’activité Case Écran.

Lien de l’événement Facebook.

Pour plus de détails sur la programmation du FBDFQ.

Pour célébrer la bande dessinée, L’OFFiciel se joint à la programmation du festival pour la quatrième année et vous offre un mini-salon parallèle. La plus intéressante activités est sans doute le concert dessiné qui présentera les auteurs Francis Desharnais (Québec) et Vincent Perriot (Bordeaux) qui créeront des oeuvres en direct, et seront accompagnés par les improvisations musicales de Frédéric Lebrasseur et ses complices.

Lien de l’événement facebook.

C’est un rendez-vous incontournable. Apportez vos portefeuilles, car je suis certain que nous pourrons y découvrir de nombreux albums susceptibles de nous séduire.

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Le collectif Québécois Le Front (1 de 3)

dimanche, mars 14th, 2010

[Première partie] [Deuxième partie] [Troisième partie]

Le troisième tome de la série du collectif Le Front arrive en magasin au début du mois d’avril. Je profite donc de l’occasion pour vous présenter une revue de ce que les deux premiers nous proposaient.

Tout d’abord, il faut dire que Front Froid est un organisme sans but lucratif qui fait la promotion de la bande dessinée alternative en donnant à des auteurs une première chance de publier une nouvelle en bande dessinée. Je dis bravo à l’initiative. J’encourage tout le monde à aller se procurer dès maintenant les deux premiers tomes vendus ensemble pour moins de vingt dollars.

J’aime lire des collectifs pour y découvrir de nouveaux talents québécois. Chaque récit est un micro univers en soi. Front Froid a eu la bonne idée de nous présente une courte biographie de l’auteur avant de nous laisser découvrir son récit. Ainsi, nous apprivoisons plus facilement ce qu’il a à nous proposer.

Joyeux Noël salauds par Olivier Carpentier

Olivier nous fait entrer dans son monde imaginaire en nous dépeignant une version assombrie du père Noël qui, ici, prend le rôle d’un super héros. Il se fait protecteur des enfants, toujours à la recherche des méchantes brutes pour leur faire payer leurs crimes. L’auteur égratigne au passage la religion en incluant un de ses membres parmi ces criminels. Il est aussi très drôle d’y rencontrer une fée des dents hardcore. Il la décrit comme une junky, dysfonctionnelle, mésadaptée sociale, déchet féérique. Vraiment très drôle.

L’histoire est bien construite et totalement originale. Les dessins semblent beaux, mais l’impression noir et blanc n’est pas très réussie et ne rend pas justice aux illustrations sombres. Je suis allé sur son site pour constater que la qualité de son travail est beaucoup plus évidente sur des planches en couleurs. On retrouve justement quelques planches en couleurs de cette histoire. C’est un site à consulter pour découvrir un artiste de la bande dessinée alternative québécoise.

Loading… par Jeik Dion

Jeik nous fait pénétrer dans son monde du jeu vidéo. Pour un lecteur comme moi qui ai cessé d’utiliser les consoles lorsque le super Nintendo est arrivé, je dois dire que c’est n’est pas facile de m’y immerger en seulement quelques pages.

Encore une fois le niveau de l’impression ne rend pas justice au travail de l’illustrateur. Les dessins sont carrément bouchés et nous empêchent de bien comprendre l’histoire. D’ailleurs, je n’ai pas compris le punch. J’ai dû chercher sur le forum pour y voir un peu plus clair. Heureusement, il possède un blogue où nous pouvons avoir une bonne idée de ses réalisations artistiques. À noter dans cette histoire l’effet de pixel qu’il a donné aux personnages. C’est tout à fait approprié pour une histoire de jeux vidéo.

Minuit et des poussières par Félix Laflamme et Martin Roy

Martin et Félix nous racontent l’histoire de parents dont le fils est un loup-garou. Pour eux, la chose semble tout à fait normale. Mais la voisine écornifleuse appelle les autorités pour essayer de savoir ce qui se passe dans la maison à côté de chez elle. Du poulet et de la tarte sont prévus pour le repas.

Nous sentons la maturité et la maitrise de la plume dans ces illustrations. Elles sont belles, pleines de profondeur et le style coïncide parfaitement avec le propos un peu trash, mais tout de même accessible. Les pages sont remplies. Le découpage des cases est dynamique, mais quand même conventionnel. En résumé, c’est une bonne histoire, bien ficelée et parfaitement illustrée.

Moi, Anastacia par Michel Falardeau

Michel Falardeau n’est pas un dernier venu dans le milieu de la bande dessinée. Il a déjà publié la très belle trilogie Mertownville aux éditions Paquet en Europe et a travaillé sur plusieurs autres projets.

Nous faisons la connaissance d’une belle bande d’amis. Le sujet est contemporain. On reconnaît la dynamique d’un groupe d’individus dans la vingtaine. J’ai souvent passé des journées comme celle-ci avec des amis. Les dialogues sont intelligents et très saccadés. Comme au sein d’un groupe nombreux, les conversations vont dans tous les sens. Les illustrations sont faites dans un style légèrement Manga. C’est très réussi. J’aurais aimé les voir en couleur. Nous en avons un petit aperçu sur son blogue.

Round Midnight par Fred Jourdain

Fred Jourdain est un infidèle de la bande dessinée. Il y vient, il la quitte. Mais ses apparitions y sont toujours remarquées. Il est avant tout un artiste visuel talentueux. On pourrait croire qu’il fait de la bande dessinée comme il peint un tableau.

Nous entrons dans le monde du début du vingtième siècle tel que Fred l’imagine. Les personnages sont caricaturaux et très bien dessinés. Les gangsters ont vraiment l’air méchant. Chaque case est dessinée comme si elle était un tableau et pouvait se détacher du reste de la page et être accrochée au mur. L’histoire est bien construite et nous plonge rapidement dans l’action. J’aimerais connaître la suite.

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d’heure en heure … La démonstration que la bande dessinée au Québec est en santé

samedi, mars 13th, 2010

Les activités entourant la bande dessinée au Québec sont plus fréquentes que l’on ne pourrait le croire. Le party de financement des 48 heures de la BD de Montréal et les rencontres d’artistes du Drink & Draw social club de Québec (lien Facebook) ne représentent qu’un petit échantillon de tout ce qui se fait. Je constate que les initiatives sont souvent prises par de jeunes artistes de la relève. Je ne peux que leur lever mon chapeau. Ils créent un climat propice à la création et éventuellement à l’émergence des nouveaux artisans de l’illustration.

C’est samedi le 20 mars prochain que se déroulera la première édition de la journée Bd d’heure en heure. Le concept est bien simple. Pour chaque heure, et ce, du réveil jusqu’au moment du coucher, chaque participant doit produire un strip de quelques cases relatant ce qu’il a fait dans l’heure précédente!

Le lendemain, soit le dimanche 21 mars, les participants numériseront et mettront leurs planches en ligne sur un forum où toutes les bandes dessinées seront publiées. Les internautes pourront prendre connaissance des œuvres en se rendant sur le site  http://jourbdheure.forumparfait.com/.

Inspirée du Hourly Comic Day présent aux États-Unis depuis quelques années et popularisé par John Campbell (www.hourlycomic.com), cette journée est une occasion pour les amoureux de la bande dessinée, professionnels comme amateurs, de partager leur passion pour le 9e art par le biais d’un défi stimulant.

Soulignons que c’est à Kaylynne Johnson, enseignante au primaire et auteure d’un blog bande dessinée, que l’on doit l’avènement de la journée BD d’heure en heure en territoire francophone. Bravo pour cette excellente initiative.

Pour plus d’informations ou pour vous inscrire, veuillez communiquer avec Kaylynne Johnson par l’entremise du site http://jourBD.canalblog.com . Soyez nombreux à participer!

Emre Orhun nous prépare un album pour l’automne.

jeudi, mars 4th, 2010

J’ai su en début de semaine qu’Emre Orhun en collaboration avec Cédric Rassat publiera sa première bande dessinée chez Glénat cet automne. Je l’ai découvert dans le collectif le petit illustré. Je vous en avais très brièvement parlé dans mon billet du mois de janvier. C’est un artiste complètement éclaté au coup de crayon sublime. Son esthétique glauque est d’un genre réellement unique. Je vous laisse pénétrer dans son univers et constater par vous-même son grand talent. Dès que j’ai l’album en main, je vous en reparle. Son site.

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Jimmy et la Bigfoot, un autre petit trésor de Pascal Girard.

mercredi, mars 3rd, 2010

Les mois de janvier et de février ont été pauvres en nouveauté québécoise. Mais voici qu’avec l’arrivée du printemps, les maisons d’édition bourgeonnent à nouveau et nous offrent plusieurs nouveautés. La Pastèque n’est pas en reste avec l’album Jimmy et le Bigfoot.

C’est l’histoire de Jimmy, adolescent timide qui voit sa vie prendre un autre cap lorsque son meilleur ami diffuse une vidéo le montrant en train de danser sur YouTube. Du fait, il devient la risée de l’école. Son oncle ne fait que mettre de l’huile sur le feu lorsqu’il diffuse à son tour une vidéo de mauvaise qualité qui montre un bigfoot. Nous suivons Jimmy à travers ses tentatives pour apprivoiser ce concept abstrait qu’est l’amour à l’adolescence tout en apprenant à vivre avec sa soudaine popularité. En trame de fond, nous prenons connaissances de ses relations avec sa famille et ses amis.

Nous reconnaissons les illustrations de Pascal Girard qui sont d’un trait simple, propre, mais tremblotant. Cette simplicité sert bien le réalisme de l’histoire. Les expressions des visages, qui sont toujours très importantes pour faire passer l’émotion dans une bande dessinée, sont très bien réussies. Les personnages sont beaux. Les arrière-plans sont toujours présents et viennent situer l’action. Les couleurs sont faites en collaboration avec Iris. Je trouve qu’elles font un lien avec les autres albums publiés au Québec dernièrement. Les palettes, aux teintes sobres, utilisées sont uniques et elles créent une ambiance enveloppante, sans superflu.

Il est intéressant de noter que certaines bulles sont masquées par d’autres. Je n’ai pas interrogé personnellement l’auteur à ce sujet, mais je m’avance en disant que ce genre de métaphore de l’illustration nous fait penser à de vraies conversations lorsque quelqu’un se fait couper la parole par un autre et que nous perdons une partie de ce qui se dit.

Les personnages ont une personnalité bien développée qui leur est propre. La psychologie des personnages est bien construite et les interactions sont crédibles. Autrement dit, c’est une bande dessinée réaliste.

Bien que cet album pourrait viser un public plus adolescent, moi, en tant que jeune adulte dans la trentaine, je me suis reconnu dans cette histoire. Le temps d’une lecture, je me suis replongé dans ma propre expérimentation de l’amour à l’aube de l’âge adulte; période qui me semble bien lointaine.

Un petit truc m’a chatouillé. Ce n’est rien de catastrophique, mais je tiens à le mentionner tout de même. Et en même temps, c’est difficile de reprocher à l’auteur de s’inspirer de son époque. Tout le monde le fait; c’est l’essence même de l’artiste. Il exprime ce que sont époque lui inspire. Voici. Je n’ai pas aimé que l’album fasse référence à Star Wars Boy. Cette histoire a fait le tour de la planète et est souvent remise en premier plan par plusieurs chroniqueurs pour illustrer les inconvénients des sites comme You Tube. Je trouve que c’est un peu réchauffé.

Cette bande dessinée à une forme très conventionnelle. Nous y retrouvons douze cases du même format dans chaque page. Ce procédé pourrait déranger le rythme de la lecture, mais ce n’est pas le cas. Honnêtement, je ne m’en suis pas aperçu avant de regarder de nouveau l’album pour écrire ce billet. Cette « monotonie » dans la forme sert très bien le propos. C’est avec ce genre de procédé difficile à bien maitriser que l’on reconnaît un grand artiste d’un plus petit. En effet, le fil de l’histoire n’est en rien altéré.

J’ai adoré cet album qui m’a fait passer un bon moment de plaisir. Allez l’acheter en courant, car le prolifique Pascal nous présentera déjà l’album Jeunauteur 2 au début du mois de mars et travaille actuellement à un autre projet qui parlera de son conventum du secondaire. Nous avons donc plusieurs heures de plaisir qui nous attend encore cette année avec Girard.

L’album Jimmy et le Bigfoot par Pascal Girard aux éditions La Pastèque est disponible dans toutes les bonnes librairies et votre magasin de bandes dessinées.

En terminant, j’ai trouvé cette petite biographie de l’auteur trop bien pour la passer sous silence.

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Un monde de bulles, un rendez-vous hebdomadaire à ne pas manquer.

mardi, mars 2nd, 2010

Je regarde depuis quelque temps une émission française consacrée à la bande dessinée. Diffusée en premier lieu sur la chaîne Public Sénat, elle est rediffusée dans internet. Jean-Philippe Lefèvre nous y présente chaque semaine des entrevues consacrées à des auteurs connus et moins connus de la bande dessinée européenne. Cette vidéo est très enrichissante et nous permet de mettre un visage sur les auteurs que nous aimons. Je rêve d’une émission semblable consacrée à nous artisans québécois.

Il est intéressant d’entendre les auteurs y parler de leurs créations, d’où leur inspiration est venue, de leurs collaborations avec des scénaristes et de bien d’autres sujets. Ils nous font entrer dans leur monde d’imaginaire et de création. À noter que la réalisation et l’animation sont très réussies. C’est une émission de haute qualité. Trente minutes de plaisir assurées chaque semaine.

Site de rediffusion : Un monde de bulles

Site internet (très laid) : Un monde de bulles

Groupe Facebook : Facebook d’Un monde de bulles

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